L'ITB Berlin, véritable baromètre des tendances du secteur, rassemble comme chaque année le gotha de l'industrie touristique internationale. Tour-opérateurs, offices de tourisme, chaînes hôtelières et compagnies aériennes s'y pressent pour tisser de nouvelles alliances et présenter leurs innovations.
Notre entretien, qui s'est déroulé le 5 mars en début d'après-midi, a permis de mettre en lumière les ambitions de cette dirigeante déterminée à insuffler un nouvel élan au tourisme mauricien. Claire Le Lay nous a exposé avec conviction les axes stratégiques qu'elle entend développer pour renforcer l'attractivité de cette perle de l'océan Indien sur l'échiquier touristique mondial.
Lors de la 59e édition, qui s'est tenue du 4 au 6 mars 2025, au Parc des Expositions de Berlin, le thème central « The Power of Transition lives here » a mis en lumière les transformations majeures de l'industrie du tourisme, notamment en matière de durabilité et d'innovation technologique. Des sujets comme la transition numérique, l'intelligence artificielle, le changement climatique et les stratégies de durabilité ont été largement discutés.
·Quelles actions concrètes comptez-vous mettre en place pour revitaliser le secteur du tourisme à Maurice dans les années à venir ?
Aujourd'hui, les priorités de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) sont clairement de restaurer la confiance du marché, des professionnels du secteur et des touristes. Il y a eu une certaine inertie ces dernières années, que je ne souhaite pas critiquer, mais il est désormais crucial de redonner à la destination une image professionnelle et positive. Nos concurrents sont extrêmement actifs, avec des budgets souvent conséquents, ce qui les rend puissants dans l'industrie et de véritables compétiteurs.
Cependant, nous avons un atout précieux : un esprit et une diversité uniques que peu d'autres destinations peuvent offrir, et il est urgent de mettre cela en avant.
·Comment comptez-vous intensifier la visibilité de Maurice à l'international, et plus particulièrement en Europe ?
Alors déjà, on est à Berlin où je pense qu'on a un beau stand, les opérateurs sont contents, il y a un beau mouvement sur ce salon, on sent une belle énergie. Je pense que c'est très important de communiquer de nouveau avec tous nos marchés, d'aller certainement à la conquête des marchés émergents, comme reconquérir la Chine, l'Inde, je pense à la Corée du Sud, au Moyen-Orient, qui sont des marchés qu'on a mais qui sont encore trop timides, qui peuvent devenir de vrais marchés porteurs.
On a bien entendu besoin de travailler sur l'accès aérien avec les compagnies aériennes, ça reste quand même un vrai sujet, a-t-elle souligné, mettant en lumière l'importance de renforcer la connectivité pour favoriser l'afflux de touristes. Les hôteliers, ils sont là, ils sont présents, les opérateurs, ils sont là, ils sont présents, ils sont pleins d'enthousiasme. Je pense que c'est à nous de leur donner des belles actions, des moyens et de répondre à leurs attentes et à leurs besoins.
· Dans le contexte de l'essor du tourisme durable, quelles mesures concrètes sont prises pour promouvoir l'éco-responsabilité à Maurice ?
Alors, en fait, ce n’est pas vraiment à la MTPA, c'est aux hôteliers, aux opérateurs de promouvoir. Nous, on est là pour relayer leur information sur l'environnement durable et je sais que mon confrère José, chairman de la Tourism Authority, c'est un sujet qui l'occupe énormément. Et nous, la MTPA, on est une agence de promotion.
Par contre, effectivement, c'est à nous d'absorber les opérations et les actions qui sont menées pour les rediffuser à l'étranger et faire comprendre à nos visiteurs, à nos partenaires que Maurice est en train de devenir une destination durable et que nous faisons tous les efforts nécessaires pour accueillir nos lettres de noblesse dans ce domaine.
· Nous entamons déjà le deuxième jour du ITB Berlin. C'est votre première participation à cet événement ? Quelles sont vos impressions jusqu'ici ?
Alors, c'est une première pour moi après une nomination très, très récente. Mais en tout cas, ce que je peux dire, c'est que ce baptême du feu m'a permis d'apprendre très, très vite beaucoup de choses, de rencontrer beaucoup de partenaires où l'on sent vraiment un engouement et une belle affection, un bel élan vers Maurice. Donc, je crois que maintenant, c'est vraiment à nous de jouer pour que ces marchés soient heureux de ce qu'on peut faire pour eux.
Et je pense qu'il faut tout simplement travailler de manière professionnelle, établir une ligne marketing globale pour l'île Maurice, la répercuter dans nos marchés et surtout être proche de nos partenaires. Il n'y a pas de secret. Le dialogue, le dialogue, le dialogue...
· Propos recueillis par Joey Nicles Modeste et photos.