Pour l’île Maurice, qui accueille plus de 1,3 million de visiteurs par an et dont le secteur touristique représente près de 24% du PIB, chaque incident de cette nature est une menace directe pour son économie. La France, premier marché émetteur avec plus de 300 000 touristes annuels, peut regarder avec inquiétude cette dégradation de la situation sécuritaire.
Les professionnels du tourisme mauricien, à peine remis de la crise Covid qui avait réduit à néant la fréquentation de l'île en 2020, voient ressurgir le spectre d'une baisse des réservations. Derrière les plages de sable blanc et les eaux turquoise, la réalité sociale de l'île rattrape son image paradisiaque. La MTPA (Mauritius Tourism Promotion Authority) devra déployer des efforts considérables pour rassurer les tour-opérateurs internationaux.
La promesse de patrouilles supplémentaires par le ministère semble bien légère face à l'enjeu. Le gouvernement mauricien doit comprendre qu'en matière de tourisme haut de gamme, la sécurité n'est pas une option mais une exigence absolue. Que l'on doive aujourd'hui envisager le renforcement des patrouilles dans les zones touristiques est un aveu d'échec. C'est l'image même de notre capacité à protéger nos visiteurs qui est en jeu.
La réponse administrative, bien que nécessaire, ne saurait suffire. Il est temps d'engager une réflexion plus profonde sur la sécurisation de nos espaces touristiques. Les patrouilles promises par le ministère ne constituent qu'un pansement sur une plaie qui nécessite un traitement de fond.
À l'heure où l'île ambitionne d'atteindre les 1,8 million de visiteurs annuels d'ici 2026, cet incident pose la question cruciale de sa stratégie touristique. Entre développement économique et préservation de son attractivité, l'île Maurice joue son avenir. Le temps des mesures cosmétiques est révolu.
Jean-Joseph PERMAL