Le tourisme mauricien ne peut plus se contenter d'une vision purement comptable. Dans ce territoire insulaire où le secteur représente près du quart du PIB, l'enjeu dépasse largement le cadre économique. De Port Louis à Grand Baie, c'est tout un écosystème social et culturel qui se développe autour de cette industrie.
Le "langaz leker", cette hospitalité légendaire mauricienne, incarne parfaitement cette dimension immatérielle du tourisme. Comment quantifier la valeur de ces échanges culturels qui se nouent quotidiennement entre visiteurs et locaux ? Comment mesurer l'impact de la préservation des savoir-faire traditionnels, de la protection des écosystèmes marins, ou encore du développement des initiatives communautaires ?
L'île Maurice doit aujourd'hui se doter d'outils d'évaluation innovants, capables d'appréhender la complexité du phénomène touristique. Les projets d'écotourisme et de tourisme communautaire qui fleurissent sur l'île nécessitent un nouveau cadre d'analyse, où performance économique rime avec bien-être social et préservation environnementale.
À l'instar du Canada, Maurice a l'opportunité de devenir pionnière dans l'océan Indien en matière d'évaluation holistique du tourisme. Une ambition à la hauteur d'une destination qui a toujours su conjuguer excellence et authenticité.
Jean-Josesph PERMAL
*la langue du coeur