« Mes parents m’ont appris à ne dépendre que de nous-même. À ne jamais quémander. À la limite on pouvait demander un service mais en retour on payait, si on peut dire en nature, à a la sueur de notre front ».
Angéliqique fait partie de ces milliers de Rodriguais qui se réveillent dès potron-minet et vont se coucher quand les poules vont nicher dans les arbres. Après une journée bien remplie. Sa vie de « piqueuse d’ourite » elle la décrit comme dure. « Il fallait se réveiller très tôt, marcher jusqu’au récif, se montrer patient et savoir si prendre. C’était difficile mais c’est ce qui a permis à ma famille de vivre », raconte-t-elle, émue.
Son métier de jardinier lui permet aujourd’hui d’être moins dépendante de ce fruit de mer qui a fait la réputation de Rodrigues. « J’ai toujours aimé les fleurs, les jardins en général. Quand cette opportunité s’est présentée, je n’ai pas hésité. Les journées sont des fois longues, mais la fatigue n’est pas comparable à une journée en mer, les pieds dans l’eau et tout le corps mangé par la réverbération et le sel ».
L’île Rodrigues d’aujourd’hui a-t-elle grâce à ses yeux ? « Il fallait bien que le pays se développe n’est-ce pas. On ne pouvait pas rester éternellement comme une curiosité touristique ! Je suis heureuse du type de développement que vit mon île. L’humain est au centre de ce qui est fait et la protection de l’environnement quelque chose que l’on enseigne aux enfants dès leur plus jeune âge. Rodrigues, j’en suis convaincu, restera différente car elle possède quelque chose que les autres ne possèdent pas, un peuple humble et différent ».
On resterait volontiers des heures à écouter Angélique déambuler sur les plages de sa vie. Une vie simple, respectueuse des autres, et de l’environnement. Une vie à la rodriguaise dont on devrait s’inspirer…