1. Pourquoi avoir choisi le tourisme ?
J’ai toujours été fascinée par les voyages et les découvertes. Au fond de moi j’ai toujours su que peu importe la carrière que j’entreprendrai elle serait à l’étranger. Ensuite ma mère avait toujours cette science pour l’accueil surtout “kan faim vinn lakaz”. Les préparatifs qu’elle faisait m’ont toujours procuré beaucoup d’excitation et l’impatience de recevoir nos invités. Je pense que cela a développé quelque part cette aisance pour l’accueil. Les documentaires télévisés sur les hôtels ont eu une influence significative sur mon choix quant au domaine touristique.
2. En quoi consiste votre métier ?
Aujourd’hui je m’occupe du Guest Experience Team (Guest Relation) qui consiste actuellement de sept personnes, dont 3 majordomes. Mon travail consiste à faire les préparatifs des arrivées des VIPs, à m’assurer que les clients sont satisfaits de leur séjour chez nous. Ensuite j’ai voulu changer aussi la conception qu’on a des majordomes du type ils font les cirages de chaussures, les emballages des bagages, etc. J’ai voulu changer ce stéréotype. Maintenant les majordomes savent comment faire un check-in et un check out, faire une réservation pour un séjour d’un client, jouer au golf, paddle court, tennis et aussi faire des boissons pour leur client. Mon équipe et moi-même nous nous focalisons essentiellement sur l’aspect de la personnalisation du séjour de nos clients que ce soit VIPs ou pas d’ailleurs je leur dis toujours qu’il faut traiter tous les clients sont VIPs.
3. Quelle formation avez-vous suivie ?
La Gestion touristique à l’école Hôtelière Sir Gaëtan Duval. Ensuite plusieurs certificats sur le leadership et management où j’ai fait mes stages principalement à l’étranger pour avoir une autre approche du tourisme. Je trouvais qu’à l’époque cela manquer de raffinement.
4. Quel a été votre parcours professionnel ?
J’ai commencé ma carrière assez vite après mes études à Bahrain pour le groupe Rotana et ce fut mon premier hôtel 5*. Ensuite j’ai eu la chance incroyable de travailler pour l’Emirates Palace Abu Dhabi 5* hôtel gouvernemental j’y suis restée pendant 5ans et j’étais sous le management de deux grands groupes hôteliers dont Kempinski et Mandarin Oriental où j’ai cumulé 3 promotions. J’ai fait pas mal de rencontres de hautes personnalités que j’avais uniquement vus à la télé - Présidents, artistes, écrivains etc.… Après 5ans je me suis un peu lassée et je voulais un changement c’est là que j’ai bougé à Rosewood. Ensuite Park Hyatt où je travaille actuellement. Je me considère très chanceuse d’avoir travaillé uniquement pour des hôtels 5 étoiles. Et d’ailleurs j’en profite pour féliciter Nicolas Messian qui dirige maintenant le Lux Grand Baie et on s’est même rencontrer à son hôtel où on a bien parlé de notre parcours à l’Emirates Palace où l’on travaillait et son dynamisme m’a toujours surpris.
5. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l'exercice de votre métier ?
Honnêtement et personnellement je n’ai j’aimais aimer le mot “difficultés” je préfère dire les challenges que je rencontre. C'est le fait qu’on soit aussi diversifié au niveau des nationalités et culture donc faut toujours faire attention à son approche envers les collègues.
Le fait d'être une femme et dirigere une équipe qui consiste principalement d’hommes au début c’était difficile d’apporter ma perception et changement dans notre opération. Cela a pris du temps mais je suis arrivée à le faire. Ensuite les demandes des clients : s’ils demandent un service qu’on ne peut pas offrir, il faut toujours avoir des alternatives
6. Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui voudrait embrasser une carrière votre spécialité. ?
Avoir de la patience et toujours faire des recherches que ce soit pour améliorer le service ou apporter du changement. L’hospitalité est très vaste. Les clients ne veulent pas uniquement découvrir les sites touristiques. Les clients veulent vivre quelque chose d’unique et repartir avec plein de sentiments dans le cœur. Donc il faut toujours innover.
7. Pourquoi avoir choisi de vous expatrier ?
Pour voir d’autres horizons, pour avoir la facilité de voyager et pour un networking plus vaste.
8. Est-il facile de vivre et de travailler à l’étranger ? Comment s’est passée votre adaptation à un nouvel environnement culturel et au style comportemental de pays d’accueil ?
Lors de mon récent séjour à l’île Maurice les gens me demandaient comment cela se passait pour moi ici à Abu Dhabi. Et j’ai remarqué qu’il y a toujours cette mauvaise conception sur le moyen orient où l’on pense que nous sommes restreints , par exemple on m’a demandée si c’était vrai qu’on impose de porter abaya, que les femmes ne peuvent pas sortir seule etc.…
On m’a toujours bien traité et j’ai même des amis émiratis avec qui je m’entends extrêmement bien. Je porte même la tenue traditionnelle l’Abaya lors des festivités. Je dois avouer que de nature j’aime l’aventure et je me suis bien adaptée à la culture arabe. Bien sûr il faut respecter les restrictions lors du Ramadan et éviter de porter des tenus trop révélateurs.
9. Quel est le sacrifice le plus important que vous avez dû faire pour vivre votre métier à l’étranger ?
Quitter mes parents. Je pense que c’est le plus grand sacrifice
10. Pourquoi est-ce que le savoir-faire mauricien s’exporte aussi bien ?
Par ce que nous avons ce sens de l’accueil qui est inné. Nous sommes bilingues voire même trilingue et cela nous donne clairement un grand avantage
11. Reviendrez-vous partager votre expérience au pays ?
Histoire à suivre 😀
12. Quelle a été votre plus grande satisfaction professionnelle ?
C’est lorsque je reçois des commentaires positifs des clients sur mon équipe, quand je passe dans le lobby et qu’on complimente le service. Cela me donne l’envie de faire plus
13. Quel regard portez-vous sur l’industrie touristique mauricienne ?
Cela a vraiment évolué et j’ai hâte de voir la suite. Nous avons des très beaux hôtels ayant un service top notch. Hélas je suis un peu très de voir beaucoup de Bangladesh dans nos hôtels pas sûr que c’est une bonne approche.
14. Si vous deviez choisir un slogan pour l’île Maurice ?
Mauritius the ultimate masterpiece experience
15. Une bonne idée que l’on pourrait appliquer au monde du travail mauricien que vous avez retenu lors de votre expatriation ?
Arrêter le micro-management et donner plus de chance aux jeunes.
16. Quel conseil donnerez-vous à un jeune qui est intéressé par les métiers du tourisme ?
D’accepter les critiques ouvertement, même le prendre comme une opportunité pour progresser, de ne pas baisser les bras et de toujours gardée confiance en soi et de toujours accepter un challenge positivement.
17. Quel est votre but professionnel ultime ?
L’idéal c’est qu’un jour j’ai mon propre hôtel. Mais devenir General Manager serait mon ultime but dans ma carrière
18. Qu’est-ce qui vous manque le plus de l’île Maurice ?
Les gens. J’ai toujours aimé pendre mon temps et regarder les gens passer. J’observais souvent leur manière d’être, je voyais l’expression de leur visage.
19. Auriez-vous pu atteindre votre plein potentiel si vous étiez restée à Maurice ?
Non. J’en suis sûr que je n’aurais pas autant réussi si j'étais restée dans l’île. Pour une raison principale, les gens restent stagnent dans leurs positions. Des hôteliers Mauriciens qui travaillent dans le même établissement 20/30ans occupent toujours le même poste qu’à leur début. Quelle opportunité auront les autres ?
20. Quel est le mot ou la phrase mauricienne qui vous fait garder le moral ?
“Pas pou ena ça la” ; Cela m’aide à ne pas baisser les bras