« C’est ce que je sais faire de mieux et c’est ce que mon père, qui tenait la technique de son père, m’a appris. Je suis tailleur de pierre, tomballiste et maçon depuis mon plus jeune âge et je mourrai sans doute une pierre dans la main » raconte-t-il alors qu’il démarre un nouveau mur.
Des murs et des murs de soutènement il en a construit toute sa vie. « Ce sont des constructions qui sont faites pour durer, donc on prend le maximum de précaution » souligne-t-il.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser chaque pierre n’est pas bonne à l’usage. « C’est à l’ouvrier d’évaluer la qualité de la pierre et sa robustesse. Il y en a qui ne résistent pas à la taille, d’autres qui, justement, sont impossibles a tailler. Avec l’expérience on arrive à déterminer qu’elle pierre est la mieux pour différentes utilisations ».
De ces mains abîmées par la pierre et le ciment, Jean-Noël est d’une précision ahurissante. Il fonctionne toujours à la vieille ficelle tendue et arrive, au coup d’œil, à décider avec précision les angles de construction.
« Ce n’est pas un métier qui se transmet par l’oral, c’est un métier qui s’apprend en s’écrasant le pouce, en se tailladant la main. Ce métier s’acquiert sur le terrain » explique-t-il.
Mais est-ce que ce métier a encore de l’avenir. « Contrairement à ce que l’on pourrait croire, oui. Car la pierre est plus durable que le béton. Il est aussi beaucoup plus esthétique. La difficulté ne semble pas rebuter les jeunes car un bon tailleur de pierre arrive toujours à bien gagner sa vie " .La sienne, bâtie sur le roc, lui a plutôt bien réussi et il entend ainsi continuer jusqu’à son dernier soufle…