En février 2025, l'île n'a accueilli que 95 991 visiteurs, accusant une chute significative de 12,1% par rapport aux 109 266 touristes enregistrés à la même période l'année précédente. Cette tendance baissière, qui s'était déjà manifestée en janvier avec un recul de 2%, confirme les inquiétudes des professionnels du secteur qui craignent une année 2025 sous le signe de la morosité.
L'Europe, premier pourvoyeur de touristes, en net repli
Le marché européen, traditionnel socle du tourisme mauricien, affiche un fléchissement notable. Les arrivées en provenance du Vieux Continent ont chuté à 72 162 visiteurs en février 2025, contre 81 244 un an plus tôt. Cette érosion, particulièrement sensible pour des marchés émergents comme la République tchèque, la Croatie ou le Portugal, pourrait s'expliquer par la conjoncture économique incertaine qui incite les voyageurs européens à privilégier des destinations plus proches ou plus compétitives.
La répartition modale des arrivées révèle également une mutation significative : si 71 516 Européens ont rejoint l'île par voie aérienne, seuls 646 ont opté pour un acheminement maritime, un chiffre en chute libre par rapport aux 4 720 croisiéristes européens recensés en février 2024.
L'Afrique et l'Amérique du Nord n'échappent pas à cette tendance. Le nombre de visiteurs sud-africains a diminué de près de 18%, passant de 4 895 à 4 018 entre février 2024 et février 2025. Plus inquiétant encore, le marché américain s'effondre avec seulement 738 ressortissants en provenance des États-Unis en février 2025, contre 1 751 l'année précédente, soit une chute vertigineuse de 57,9%.
Cette baisse de fréquentation se traduit mécaniquement par un recul des recettes. Si les chiffres définitifs pour février 2025 ne sont pas encore consolidés, la tendance observée en janvier est sans équivoque : 8,5 milliards de roupies mauriciennes générées contre 9,1 milliards en janvier 2024, selon les données de la Banque de Maurice.
Sur l'ensemble des deux premiers mois de l'année, le bilan est sans appel : 212 917 visiteurs contre 228 571 sur la même période en 2024, soit une contraction de 6,8%. Ces chiffres sonnent comme un signal d'alarme pour les autorités mauriciennes qui devront rapidement repenser leur stratégie d'attractivité touristique face à la concurrence accrue des autres destinations de l'océan Indien, notamment les Seychelles et les Maldives.
Cette contre-performance intervient dans un contexte où l'île tente de diversifier son offre touristique pour séduire une clientèle plus jeune et en quête d'expériences authentiques. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer si cette baisse constitue un simple ajustement conjoncturel ou le signe d'une remise en question plus profonde du modèle touristique mauricien.