Ce sont ces raisons qui ont poussé l’équipe de Kafe Kiltir Moris à poser leurs valises à Rodrigues pour concocter un concert hors pair, le second de sa saison 7. Cela s’est fait en plusieurs étapes. Tout d’abord, un premier voyage de repérage afin de défricher le terrain, de repérer des partenaires de qualité et des artistes susceptibles de collaborer dans l’esprit de Kafe Kiltir. Beaucoup de paperasseries, des coups de fil, des demandes de cotation, des trajets en 4X4 pour rencontrer les bonnes personnes et comprendre l’histoire du patrimoine rodriguais…entrecoupés de « manger local », de parties de pêche, aux rythmes et aux saveurs locaux. S’en suit, un second voyage, tout commence alors à se régler comme une belle partition. Cette fois, au programme
c’est rencontres avec les artistes pour les interviews chez eux en toute simplicité et authenticité, des répétitions entrecoupées de balivernes d’enfants, des histoires sur l’origine du séga tambour. Entre autres contes à retenir…du traditionnel au plus moderne, de Lorenza Gaspard à Maniok, l’équipe apprend à mieux comprendre la mélodie pour pouvoir la re-écrire à la sauce Kafe Kiltir. Une chose est sure, l’énergie y est saine et puissamment vraie. Le troisième voyage a été celui du concert – un concert qui a rendu Rodrigues fier, à travers ses artistes, de son histoire.
Ce 01 novembre 2023, l’hôtel Les Cocotiers a accueilli les premiers invités dès 17h30 pour une rencontre avec des artisans rodriguais : Vallend Pierre Louis et ses archives musicales rodriguais, Dabysingh Speville ainsi que l’école d’accordéon de Port Mathurin ont commencé à raconter l’histoire...
La soirée haut en couleurs, orchestrée par Stelio Pierre Louis et Miss Faya débute ensuite avec Wendada à 19h qui a chauffé le public. En intermède, c’est Skool of Arts & Co qui nous donne une leçon du talent rodriguais : du slam, de l’acoustique et des mots pour une belle mise en bouche culturelle.
Nous avons ensuite poursuivi avec un premier plateau fusion qui a mis le feu : Misie Zoliker, Momo et Lion Vibe. Intéressant de relever la ferveur et la fierté avec lesquelles le public reprenait les morceaux en coeur avec les artistes. L’appartenance rodriguaise s’y ressentait.
Dans la lignée de leur campagne 60 ans, 60 récompenses culturelles, Phoenix Bev a profité de cette soirée pour récompenser 4 acteurs clefs qui ont contribué à l’industrie musicale rodriguaise en les personnes de Vallend Pierre Louis, artiste musicien et chanteur, Louis Saint ange Philippe Tiong, artisan musical, Lorenza Gaspard, Maréchal et Edouard Doyal, Artiste chanteur. Le second plateau, apothéose de la soirée, a ensuite mis en scène la fusion entre
Captain Hooligan et Doyal Edouard, coaché par le maître, Eric Triton, qui nous confie : « A Rodrigues, on sait encore prendre le temps, ponctuer les choses pour donner du sens, pour concocter du beau et de l’authentique, le temps magnifie l’essentiel, les artistes sont encore à l’écoute et ça c’est une grande qualité qui se perd – les aînés, comme moi, avons envi de transmettre mais les jeunes doivent vouloir et pouvoir écouter et prendre leur temps ».
Captain Hooligan, qui en est à sa deuxième participation de Kafe Kiltir, nous confie que cette année, il revient à Kafe Kiltir plus confiant car « mo konne concept là déjà – premier foi, c’est l’envi de bien faire, pas trop l’amizement, pas trop marge d’erreur, par contre, sa fois-là li mari diferan, a koz li dan rodrig, c’est l’amizement, l’excitation, là nou vive li vrai-même. Mo pé perform home avec mo bann mizisiens, mo piblik, mo senti moi bien. Mo fier mo pe partaze la scène avec Doyal – mo parents ti mari fans li, mo ti écoute li depis tipti ».
Doyal Edouard est un ambianceur-né, un homme de public qu’on ne présente plus à Rodrigues. Lorsqu’on lui propose de participer à Kafé Kiltir avec Captain Hooligan, Doyal est surpris car leurs styles sont vraiment différents et ce n’est pas la même génération, il craint que la fusion ne soit pas harmonieuse mais homme de challenge, il relève le défi, sort de sa zone de confort à force de répétitions et de persévérance avec l’amour de la musique et de la création en commun, ils nous font un rendu exceptionnel. Doyal nous confiait la veille du concert : « depuis une semaine, les sons d’Hooligan sont constamment dans ma tête – je suis en immersion - j’ai hâte de vous proposer cette création. Je vais aussi vous faire un morceau très intime en indien. Je
suis très content du niveau de Kafe Kiltir en terme de son ».
Enfin, la soirée a fini en apothéose avec un mix de DJ Elimio - c’est là où les rodriguais ont prouvé encore une fois qu’ils n’étaient pas les derniers, pour « la faya ». On retiendra de la soirée : partage, amour, respect et authenticité ainsi que la découverte d’un riche héritage culturel rodriguais sous de ses plus belles auspices – le meilleur de la culture rodriguaise à la sauce kafe kiltir. Prisca Manbode, Junior Brand Manager pour PhoenixBev, nous explique « encore une fois, plus qu’un évènement, kafe kiltir moris c’est un réel engagement. Un engagement à établir une relation solide et durable avec la communauté rodriguaise. Via notre présence à Rodrigues, nous voulons passer un message fort aux artistes rodriguais : nous sommes là pour les soutenir et leur apporter le même soutien qu’aux artistes mauriciens. D’ailleurs, nous avons repéré deux nouveaux talents rodriguais que nous
accompagnerons et que nous avons révélé en ligne depuis dix jours. Nous avons aussi profité pour rencontrer les acteurs clefs de l’industrie avec lesquels nous comptons collaborer et tisser des liens ».
KAFE KILTIR MORIS c’est une vingtaine d’artistes à découvrir ou à redécouvrir encore cette saison, de vraies sessions de travail rémunérées lors des Phoenix-LABS, entourés d’une équipe encadrante et d’un coach permettant aux têtes d’affiche de faire connaissance personnellement et artistiquement pour aller au bout d’une expérience fusionnelle avec des restitutions créatives lors du concert gratuit. Kafe Kiltir Moris, c’est aussi la promesse de vous dénicher des talents d’exception lors des online akoustik sessions, offrant aux artistes en herbe l’apprentissage de tous les ingrédients nécessaires pour vivre de leur art et passion que ce soit en techniques scéniques, vocales ou musicales, contractuellement, en communication, média et relations publiques pour ne citer que cela ; le tout s’inspirant de leurs pairs dans l’écosystème.