"Il est temps de repenser notre approche du tourisme culturel", confie le ministre Gondeea à l'issue de cet entretien. Si les plages paradisiaques de l'île attirent depuis longtemps les visiteurs dans les complexes hôteliers, le riche patrimoine intérieur reste encore trop méconnu. Une situation que le gouvernement entend bien rectifier, conformément à son programme 2025-2029, notamment par l'introduction de droits d'entrée sur les sites historiques.
L'initiative bénéficie du soutien appuyé des Nations unies, comme l'a souligné Mme Singh. "Notre objectif est d'accompagner Maurice dans sa volonté de conjuguer préservation du patrimoine et développement économique", explique la coordinatrice. Une approche qui pourrait notamment se concrétiser par la création de brochures informatives, visant à mieux faire connaître aux touristes la richesse culturelle de l'île.
Mais l'ambition ne s'arrête pas aux frontières terrestres. Avec une zone maritime de 2,3 millions de kilomètres carrés, Maurice dispose d'un patrimoine sous-marin considérable. "C'est un trésor encore inexploité", souligne Mme Singh, qui voit là une opportunité unique de diversifier l'offre touristique tout en préservant cet héritage submergé.
Cette nouvelle orientation stratégique s'inscrit dans une vision plus large : celle d'un tourisme intégré, associant les communautés locales au développement économique. Une approche qui pourrait bien redessiner le visage du tourisme mauricien, longtemps cantonné à ses activités balnéaires. Pour le ministre Gondeea, l'enjeu est clair : "Il s'agit de transformer notre patrimoine en véritable catalyseur de croissance, tout en préservant son authenticité."
L'engagement des Nations unies apparaît ainsi comme un signal fort pour l'avenir du tourisme culturel mauricien, promettant d'ouvrir un nouveau chapitre dans la valorisation de ce patrimoine millénaire.