C’est en effet dans ce lieu symbolique, au pied de cette montagne inscrite au patrimoine mondial de l’humanité, que s’est faite, hier, la communion entre un peuple et ceux qui tracent sa destinée.
Avec deux ministres en chefs d’orchestre, Richard Duval pour le Tourisme et Mahen Gondeea pour la Culture, on ne pouvait que frissonner au son des mots qui témoignaient de la richesse créole de cette île. Et de son peuple aux couleurs de l’arc-en-ciel. »Créolité, boté nou morisianism », un thème qui fait sens, comme le souligne Zanzak Arjoon, griot d’un soir et philosophe d’une fête métisse.
Cette 19è édition du Festival Kreol se veut donc partage. Et offrande aux autres îles, aussi invitées à cette conjonction d’une tapisserie qui se décline tant au niveau culinaire, musicale, littéraire, mais aussi politique. Et le cadre du Morne restitue le caractère sacré de ce rendez-vous de l’unité. »C’est l’expression de l’âme et de l’histoire des anciens esclaves », clame Mahen Gondeea. Et « lapo kabri » du groupe Muzik Dezil fait vibrer la falaise de la montagne, et les cœurs de ceux présents.
Placer donc le Festival Kreol au cœur de la Cathédrale du Morne prend toute son importance. En ce lieu, des hommes et des femmes ont préféré tutoyer la mort, plutôt que de laisser asservir. De même, cet évènement constitue, en quelque sorte, une libération pour tous ceux qui veulent se libérer du cloisonnement ethnique. Car, la créolité fait exploser les barreaux de l’esprit, et aère la réflexion humaine. « Je prends la responsabilité de cet évènement, ce soir », plaide Richard Duval. Et du 12 au 22,nous célèbrerons ensemble la beauté de la créolité. Nous ne jouons pas simplement sur les mots. La créolité est la flamme vivante de notre pays multiculturel. Et ce Festival représente aujourd’hui l’ouverture et la fusion. Ce n’est pas pour rien que le séga est aujourd’hui apprécié par toutes les couches de la population. »
Et c’est ce qui donne ce « caractère spécial au Festival Kreol, parce que nous faisons aussi appel à ceux qui donnent son âme à un pays. La créolité a cette capacité intrinsèque de réunir un peuple. Et de mettre en valeur la richesse de la culture créole. », ajoutera Richard Duval, lui-même héritier flamboyant d’un homme connu pour sa célébration de la créolité. »
Ce n’est donc pas juste essayer de voir Madagascar, du haut du Morne. Mais aussi montrer la beauté de l’offrande de l’île-archipel, dont l’aura brille au-delà de l’horizon, de Rodrigues à Saint-Brandon, en passant par Agaléga et les Chagos. Sans oublier les îles créoles que sont les Seychelles, la Réunion, la Guadeloupe, la Martinique. Des pans entiers d’une ferveur créole jamais démentie au fil des ans. »Notre créolité est devenue notre force. Où chacun respecte l’identité de son prochain. C’est pour cela que nous voulons que ce Festival devienne un moment inoubliable pour tous. », conclura le ministre du Tourisme.
Les quatre représentants du gouvernement, Richard Duval, Mahen Gondeea, Paul Bérenger et Navin Ramgoolam ont chacun reçu une ravanne. L’instrument qui personnifie le mieux cette créolité tant déclinée durant ce Festival. C’est au son des « lapo kabri » du groupe Musik Dezil que ceux présents se sont laissé rattraper par le passé. Et ont baigné dans l’eau créole de bon cœur. La mer indienne, qui tendait l’oreille aux discours, acquiesçait par vagues. Comme pour donner sa bénédiction à un Festival devenu une fête du partage. »Un grand moment d’unité et de respect mutuel. Et ce ne sera pas éphémère », promet un Paul Bérenger en extase.
Tandis que Navin Ramgoolam, batteur par passion, met en avant la percussion de ses mots. Pour modeler le désir « de préserver et de chérir la liberté. Nous en apprécions encore plus la saveur aujourd’hui. Car, comme les marrons du Morne, nous sortons d’une période d’esclavage. Mais nous avons tissé le tissu de la liberté au travers de cette joie de vivre dont s’imprègne ce Festival. La culture créole est indissociable de la communauté créole. Mais, en 2006, je lançais pour la première fois cette fête du partage. Le but était de rassembler la nation mauricienne dans toute sa composante. Et notre séga typique est une richesse. Il y a plus de choses qui nous rassemblent. Et la créolité est notre fierté, notre patrimoine. Je me ferai un devoir de rassembler toute la nation mauricienne autour de notre quadricolore. Ce drapeau appartient à tous. Mais la division ne passera pas. »Kréolité, bote nou morisianism », c’est le vrai plaidoyer pour unir ce peuple. »
At the foot of the Great Pyramid of Egypt, Napoleon Bonaparte took the measure of time and humility. It would not be wrong to say that Navin Ramgoolam, the Prime Minister, and Paul Bérenger, his deputy, having both visited the summit of the Morne mountain, were able to contemplate Creolité in all its splendour.
It was in fact in this symbolic place, at the foot of this mountain listed as a World Heritage Site, that the communion between a people and those who chart its destiny took place yesterday.
With two ministers conducting the orchestra, Richard Duval for Tourism and Mahen Gondeea for Culture, one could only shudder at the sound of the words that testified to the Creole richness of this island. Créolité, boté nou morisianism’, a theme that makes perfect sense, as Zanzak Arjoon, griot for the evening and philosopher of a mixed-race festival, points out.
This 19th edition of the Kreol Festival is all about sharing. And an offering to the other islands, which have also been invited to join in this tapestry of culinary, musical, literary and political expression. The setting of Le Morne reflects the sacred nature of this meeting of unity: ‘It is the expression of the soul and history of the former slaves’, says Mahen Gondeea. And ‘lapo kabri’ by the group Muzik Dezil thrills the mountain cliffs and the hearts of those present.
The importance of locating the Kreol Festival in the heart of the Cathedral of Le Morne is clear. In this place, men and women have preferred to be close to death, rather than let it enslave them. In a way, this event represents a liberation for all those who want to break free from ethnic compartmentalisation. For Creolity explodes the bars of the mind, and opens up human thought. ‘I'm taking responsibility for this event tonight,’ says Richard Duval. And from 12 to 22, we'll be celebrating the beauty of Creolité together. We're not just playing with words. Creolité is the living flame of our multicultural country. And this Festival today represents openness and fusion. It's not for nothing that sega is now appreciated by all sections of the population.
And that's what gives Festival Kreol its ‘special character, because we're also calling on those who give a country its soul. Creolité has this intrinsic capacity to bring a people together. And to highlight the richness of Creole culture’, adds Richard Duval, himself the flamboyant heir of a man renowned for his celebration of Creole culture.
So it's not just about trying to see Madagascar from the top of Le Morne. It's also about showing the beauty of the island-archipelago, whose aura shines beyond the horizon, from Rodrigues to Saint-Brandon, via Agaléga and the Chagos. Not forgetting the Creole islands of Seychelles, Réunion, Guadeloupe and Martinique. Our Creole identity has become our strength. Where everyone respects each other's identity. That's why we want this Festival to become an unforgettable moment for everyone’, concluded the Minister of Tourism.
The four government representatives, Richard Duval, Mahen Gondeea, Paul Bérenger and Navin Ramgoolam were each presented with a ravan. The instrument that best personifies the Creole spirit so much in evidence at this Festival. To the sound of the ‘lapo kabri’ of the group Musik Dezil, those present let themselves be caught up in the past. And they took a dip in the Creole water. The Indian Sea, listening intently to the speeches, nodded in waves. A great moment of unity and mutual respect. And it won't be ephemeral,’ promised an ecstatic Paul Bérenger.
While Navin Ramgoolam, a drummer by passion, highlights the percussion of his words. To shape the desire ‘to preserve and cherish freedom. We appreciate its flavour even more today. Like the maroons of Le Morne, we have just emerged from a period of slavery. But we have woven the fabric of freedom through the joie de vivre that permeates this Festival. Creole culture is inseparable from the Creole community. But in 2006, I launched this festival of sharing for the first time. The aim was to bring together the entire Mauritian nation. And our typical sega is an asset. There are more things that bring us together. And Creolité is our pride, our heritage. I will make it my duty to bring the whole Mauritian nation together around our quadricolour. This flag belongs to everyone. Kréolité, bote nou morisianism’ is the true plea for uniting this people.