Deux époques, une même île, mais une avancée significative pour cette île devenue une vraie curiosité touristique. D’ailleurs, tout le long du waterfront, les touristes sont nombreux à prendre en photos le ballet des pirogues à voile. Et au loin, l’île au Mouchoir Rouge et la montagne du Lion, immuables, doivent sûrement regarder toute cette activité frénétique avec des regards Chazaliens !
Le Festival International Kreol prend donc fin dans un autre lieu chargé d’histoire. Comme ce fut le cas au Morne, pour le coup d’envoi. Répercuté sur dix-sept chaînes et radios étrangers, ce Festival est donc suivi dans le monde entier. Et surtout dans le monde créole, de la Réunion aux Antilles, en passant par les Caraïbes et l’océan indien.
En fait, en 19 éditions de cet évènement, il est plus que temps de penser à un éventail d’activités qui tiennent compte d’ancrages incluant encore plus Rodrigues, Agaléga et les Chagos.En 2025, le contentieux sur l’archipel des Chagos, entre notre île, les Britanniques et les Américains, connaîtra sûrement un dénouement positif. Est-ce trop rêver que de penser à une activité symbolique sur Peros Banhos, qui confortera, tant les natifs que les Mauriciens, dans l’idée que ces îles sont définitivement à nous ?
« Ki kote la mer », s’interrogeait le défunt Edouard Maunick. Elle était là, adossé aux flancs de la montagne du Morne, au coup d’envoi du Festival. Et elle était toujours là, léchant le béton du waterfront de Mahébourg. Il y a des ancrages à trouver, pour mieux faire racine de cet évènement culturel.
Félicitations au ministre du Tourisme Richard Duval qui, dans un court laps de temps, a su écouter et agir, pour qu’ait lieu ce rendez-vous avec notre créolité. Parce que c’est le politique qui peut permettre que se concrétise une telle idée. Et trouver les points d’ancrages qui donnent sa marque au Festival.
C’est à lui maintenant de faire en sorte que le label Festival International Créole perdure. D’ailleurs, la vraie portée de cette organisation est de mettre en valeur la beauté créole de notre île. Au travers de sa cuisine, sa musique, son humour, sa poésie. Tout cela a été étalé, achalandé, le long des stands où se déployait le savoir-faire local, durant ces dix jours de rencontres entre un peuple et sa culture. Et entre un pays et ses voisins créoles.
Dans cette baie de Mahébourg gisent des épaves du passé. Et un poète a écrit ces vers, que Zulu a chanté :
« Mahébourg, mo anvi pran twa dan mo lebra
Parey kouma sa ti baba
Ki sorti dan vant so mama… »
Le bébé Festival International Kreol est né. Il a grandi et est devenu un enfant créole qui avance. Il faut maintenant lui donner cet ancrage indiaocéanique, puisque c’est le seul mot qui vient à l’esprit, pour que cet évènement perdure. A l’image de ces petites pirogues qui voguent sur l’eau, reflets en miniature des grands vaisseaux qui dorment dans les profondeurs, le Festival International Kreol doit être le vrai reflet de ce mauricianisme dont parlait Marcel Cabon, celui qui, en premier, a forgé ce mot.
Il y a des fils invisibles qui lient chacun d’entre nous. Ce Festival a été l’occasion de tisser encore plus cette fraternité, qui s’est encore plus affirmé au lendemain des résultats des élections générales du 11 novembre 2024.Comme si ce peuple s’était libéré d’un joug. Et avait besoin de ce Festival pour exorciser sa peur du lendemain.
Les fantômes du passé ne meurent jamais. Certains peuvent revenir hanter notre psyché. Tandis que d’autres peuvent silencieusement nous accompagner dans notre cheminement insulaire. Il ne serait pas faux de dire que celui de Sir Gaëtan Duval flottait dans l’atmosphère de ce Festival. Le père du Festival de la Mer, et de l’essor de notre industrie touristique, aurait applaudi le succès populaire de ce happening insulaire. Ce n’est sûrement pas un hasard si c’est un Duval qui a présidé au revival de ce Festival International Kreol.
A charge pour le nouveau ministre du Tourisme de ne pas hésiter à rentrer dans les souliers de son père. Il en a la carrure, l’envergure. Le père était un homme d’écoute, qui laissait le soin aux autres de donner corps à ses idées. Les héritages politiques, culturels et familiaux sont autant de points d’ancrage qu’il ne faut point négliger !
Le Festival International Kreol a pris fin à Mahébourg. Décembre 2025, c’est dans un an. C’est déjà demain. Un jour qui n’est à personne, clamait le poète Daniel Labonne. Cherchons dès aujourd’hui les points d’ancrages qui feront perdurer la réussite de cet évènement. Il y va de notre créolité à tous !
More than two centuries ago, cannon fire thundered in the bay of Grand Port. And French and British sailing ships clashed over who would take power and anchor on the island. Fast forward to the time machine. The ‘boom boom’ of the sound system installed on the stage of the Kreol Festival resounds throughout the Mahébourg Waterfront. In the air, a drone flies over the bay, filming the little pirogues as they prepare to compete in the regatta.
Two eras, one island, but a significant step forward for this island that has become a real tourist attraction. All along the waterfront, many tourists are taking photos of the ballet of sailing pirogues. And in the distance, the unchanging Red Handkerchief Island and Lion Mountain must be watching all this frenetic activity with Chazalian eyes!
And so the International Kreol Festival comes to an end at another venue steeped in history. As was the case at Le Morne, where it kicked off. Broadcast on seventeen foreign channels and radio stations, this Festival is followed all over the world. And especially in the Creole world, from Réunion to the West Indies, via the Caribbean and the Indian Ocean.
In fact, after 19 editions of this event, it is more than time to think about a range of activities that take into account anchorages that include even more Rodrigues, Agaléga and the Chagos Islands. In 2025, the dispute over the Chagos archipelago between our island, the British and the Americans, will surely have a positive outcome. Is it too much of a dream to think of a symbolic activity on Peros Banhos that will reassure natives and Mauritians alike that these islands are definitely ours?
‘Ki kote la mer’, asked the late Edouard Maunick. It was there, leaning against the slopes of Le Morne mountain, when the Festival kicked off. And it was always there, licking the concrete of the Mahébourg waterfront. There are anchors to be found, if this cultural event is to take root.
Congratulations to the Minister of Tourism, Richard Duval, who, in a short space of time, was able to listen and act, so that this rendezvous with our Creolité could take place. Because it's politics that can make such an idea a reality. And find the anchor points that give the Festival its mark.
It's now up to politicians to ensure that the Festival International Créole label endures. In fact, the real aim of this organisation is to showcase the Creole beauty of our island. Through its cuisine, its music, its humour and its poetry. All of this was on display at the stalls showcasing local know-how, during these ten days of encounters between a people and its culture. And between a country and its Creole neighbours.
In this bay of Mahébourg lie wrecks of the past. And a poet wrote these verses, which Zulu sang:
‘Mahébourg, mo anvi pran twa dan mo lebra
Parey kouma sa ti baba
Ki sorti dan vant so mama...’.
The baby International Kreol Festival was born. It has grown up and become a Creole child moving forward. Now it needs to be anchored in the Indian Ocean, as that's the only word that comes to mind, so that this event can continue. Like the little pirogues that float on the water, miniature reflections of the great ships that sleep in the depths, the International Kreol Festival must be a true reflection of the Mauritianism spoken of by Marcel Cabon, the man who first coined the word.
There are invisible threads that bind each and every one of us. This Festival was an opportunity to weave this fraternity even more tightly, as if these people had freed themselves from a yoke. And they needed this Festival to exorcise their fear of tomorrow.
The ghosts of the past never die. Some may come back to haunt our psyche. While others can silently accompany us on our island journey. It would not be wrong to say that the ghost of Sir Gaëtan Duval floated in the atmosphere of this Festival. The father of the Festival de la Mer, and of our booming tourism industry, would have applauded the popular success of this island happening. It's surely no coincidence that it was a Duval who presided over the revival of this International Kreol Festival.
It's up to the new Minister for Tourism not to hesitate to follow in his father's footsteps. He has the stature and the stature. His father was a man who listened, who left it to others to flesh out his ideas. Political, cultural and family legacies are all anchor points that should not be overlooked!
The International Kreol Festival has come to an end in Mahébourg. December 2025 is a year away. It's already tomorrow. A day that belongs to no-one, as the poet Daniel Labonne once proclaimed. Let's start looking today for the anchor points that will make this event a continued success. The Creolité of all of us is at stake!